Publié le
par Paroisses de Fresnay, Oisseau et Sougé
Je vous remets une bonne louche de carême ?
Ce troisième dimanche de Carême coïncide avec la fin de vacances et le retour à l’école des plus jeunes de notre assemblée. Cette Messe des familles nous donne l’occasion d’accueillir les enfants qui se préparent au baptême pour leur dernière étape ainsi qu’eux ceux qui avaient commencé à se préparer l’an dernier mais qui avaient été bloqués par le confinement de l’an dernier.
Il n’est pas impossible que, pour certains parmi nous, il y ait eu comme un choc ce matin. Les ornements violets du prêtre, l’absence de Gloria et d’alléluia, et plus impressionnant, plus marquant encore, ces enfants agenouillés devant l’autel pour recevoir la bénédiction des scrutins, qui est le rite de délivrance qui précède le baptême. Certains se disent peut-être : « j’ai vraiment l’impression d’avoir loupé quelque chose, d’avoir manqué un train… Quelqu’un peut m’expliquer ? »
En fait, à la mi-février, juste avant les vacances, nous sommes entrés dans le temps du Carême, ces quarante jours de préparation à Pâques. Attention, ce n’est pas une simple période liturgique qui précède la fête de Pâques, avec ses rites propres et ses habitudes : le violet, plus austère, qui prend la place du vert, la disparition des fleurs sur l’autel, la suppression du Gloire à Dieu et de l’alléluia : nous gardons leur côté festif pour la solennité de Pâques. Le Carême, c’est plus que cela et s’il est vécu avec sérieux, avec cœur, avec attention, il peut sacrément changer, bouleverser votre vie !
Je m’explique : notre vie chrétienne, aussi fervente soit-elle, peut parfois entrer dans la monotonie, l’habitude. Cette dimension extraordinaire que Dieu S’est fait homme pour nous sauver, que je peux parler à ce Dieu qui me demande de L’appeler Père, que Dieu veut mon bonheur, ma joie éternelle, et me donner les moyens de m’ouvrir à Sa grâce, eh bien je peux m’y habituer, je peux même devenir blasé. Regardez les provinciaux qui viennent à Paris : ils sont enchantés, émerveillés –les grands boulevards, les avenues haussmanniennes, la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, le musée du Louvre, les ponts qui enjambent la Seine– là où les Parisiens qui les côtoient tous les jours n’y font même plus attention. Il en est de même parfois pour nous : nous sommes moins vigilants à la prière, à l’assistance à la Messe, l’attention au prochain (en Eglise, nous appelons cela la charité est c’est une des priorités de notre vie chrétienne !), notre amour, notre foi, notre espérance se sont émoussés, un peu comme le couteau que l’on garde dans sa poche mais dont la lame est tellement lisse qu’il ne nous est plus d’une grande utilité…
Alors le Carême agit d’abord comme un médicament : quand on a une baisse de régime, un petit coup de mou, on fait une cure de vitamine C ; ou si l’on a pris trop de poids après Noël, volontairement, de notre plein gré, nous nous astreignons à un régime alimentaire pour perdre les kilos superflus. Toutes proportions gardées, c’est un peu la même chose avec le Carême : je veux redonner à Jésus la première place dans ma vie et je m’en donne les moyens.
Nous avons entendu en première lecture le passage où Dieu remet à Moïse les dix commandements gravés sur deux tables en pierre. Lecture un peu longue mais qui a le mérite de mettre les points sur les i ! Ces commandements de sagesse sont appliqués par tous ceux qui souhaitent vivre en bonne intelligence avec Dieu, avec les autres et avec eux-mêmes. Pour reprendre les paroles du psaume : « La charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur. » Cela demande une certaine rigueur, une authentique exigence mais cette loi rend heureux !
Les Israélites, qui sont les membres du peuple élu, du peuple choisi par Dieu, s’étaient tout doucement détournés de Dieu et de Sa loi. Ils en prenaient à leurs aises –cool !– au point de ne plus respecter le Temple pour ce qu’il est : la Maison de Dieu. La réponse de Jésus a été immédiate, cinglante : Il a chassé, banni, marchands et changeurs d’argent, ouvrant les cages et renversant tables et tréteaux. Cela a du être un sacré charivari sous les colonnades du Temple !
Peut-être que dans ma vie à moi, il y a des choses qui ont besoin d’être chamboulées, retournées ou tout au moins remises à leur juste place. Je cite en vrac : la prière, les réseaux sociaux, les écrans, l’attention aux autres, le travail bien fait, bien accompli. Je peux, avec un peu de bonne volonté et la grâce de Dieu, changer de moi-même ce qui prend trop de place dans ma vie et me coupe de l’essentiel ; je peux aussi, par une décision personnelle, couper ce qui ne va pas, ce qui ne colle pas dans ma vie pour laisser plus de place à Dieu et aux autres. Et si c’est trop dur, si je n’y arrive (je crois que cela s’appelle l’addiction), je peux sans doute profiter de ce temps du carême pour lancer mon cri vers le Ciel : « Dieu, viens à mon aide ! Seigneur, viens vite à mon secours ! »
Publié le
par Paroisses de Fresnay, Oisseau et Sougé
Esprit d’amour, c’est Ta voix que j’écoute dans le vent, Ton souffle lorsque l’homme respire : j’ai besoin de Ta force et de Ta sagesse.
Esprit de Dieu, donne à mes yeux de découvrir Ta beauté, accorde à mes mains le respect des choses, à mes oreilles d’écouter Ta voix.
Donne-moi l’intelligence pour comprendre toute créature, enseigne-moi la leçon que recèle une simple feuille, fais-moi sentir Ta sagesse renfermée dans une pierre.
Donne-moi Ta force non pour m’opposer à mon frère, mais pour lutter contre le véritable ennemi : moi-même.
Fais-moi vaincre le mal par le bien que Tu m’inspires.
Quand viendra l’heure, viens à ma rencontre : je voudrais Te rendre grâce de m’avoir créé et porter avec moi le souvenir de cette terre que j’aime. Amen.