Publié le
par Paroisses de Fresnay, Oisseau et Sougé
"Le Sauveur que le monde attend...
...pour tout homme est la vraie lumière"
Voici enfin Noël ! Noël est arrivé, Noël est là ! L'enfant Jésus a été déposé cérémonieusement sur la paille de la mangeoire. Il a rejoint Marie et Joseph, l'âne et le boeuf et les bergers qui depuis le début du carême veillaient et attendaient, fidèles au poste.
Oui, Noël est arrivé, Noël est là ! Et nous en avons bien besoin ! Non pas tant du bon repas -même s'il a toute sa place dans cette fête avec sa bûche et ses bulles. Mais ce n'est pas lui l'essentiel ! Ni les cadeaux non plus -même s'ils sont un excellent moyen de nous rappeler combien nous nous aimons et combien les autres comptent à nos yeux. Non, c'est Jésus dont nous avons besoin, plus encore en ces temps bahutés, chahutés. Jésus, dont le nom est un programme à lui seul : "Dieu sauve" ! Notre monde est en panique, un virus que l'oeil ne peut pas déceler est en balade, contaminant ici, épargnant là, confinant partout, semant la peur, le doute et faisant de mon frère, de ma soeur, un danger, un porteur de virus, un semeur potentiel de mort. Beaucoup ont peur : reconnaissons que nous sommes nombreux à avoir été contaminés par ce virus de la crainte, par la bactérie de l'angoisse. "Le Sauveur que le monde attend, pour tout homme est la vraie lumière" annonce le cantique de Noël "Il est né le divin Enfant". Est-ce seulement une jolie chansonnette empreinte de nostalgie ou bien notre message de foi en cette nuit sacrée ? Jésus est notre Sauveur : Il est Dieu fait homme venu sur terre pour nous sauver du Mal, du péché et de la mort éternelle. Depuis plus de 4000 ans, Dieu préparait le terrain, les coeurs, les âmes. C'est la promesse faite à Adam et Eve après le péché originel. Puis, à travers l'histoire d'Israël, à travers les patriarches, les juges, les prophètes, les rois, Dieu prépare, peaufine, annonce et accomplit en cette nuit de Noël Son projet d'amour : Noël est arrivé, Noël est là ! En Jésus, nous sommes rachetés, sauvés... et à grand prix : celui de Son Sang !
Alors, ce soir mes frères, si nous sommes évidemment tenus aux gestes barrières et à une certaine distanciation, je vous invite à oublier quelques instants ce satané virus, en ce sens que vous allez le faire passer en second plan -"passe derrière moi Satan !"- pour vous concentrer sur l'Essentiel : ce petit bébé qui dort dans la mangeoire, ce tout-petit qui est Dieu, Dieu descendu du Ciel pour venir nous sauver.
Et nous pouvons Le retrouver chaque dimanche dans la sainte Eucharistie qui est annoncé en filigranes dans le récit de la Nativité et dans la crèche. Jésus est né à Bethléem. C'est la cité du roi David : il ne pouvait en être autrement pour celui qui est le Roi du monde. Mais, surtout, Bethléem signifie en hébreu "la maison du pain". Un beau symbole pour Celui qui Se donnera un jour à manger sous la forme du pain. D'autre part, l'Enfant-Jésus est couché dans une mangeoire. Et la mangeoire, c'est ce réceptacle où est disposée la nourriture destinée aux animaux. Vous noterez au passage l'humilité de Dieu qui n'a pas seulement choisi une simple étable pour voir le jour mais qui accepte aussi de reposer dans la mangeoire des animaux. Il se fait déjà, symboliquement nourriture. Alors, vous qui êtes venus adorer l'Enfant-Roi ce soir, n'oubliez pas de venir L'adorer aussi chaque dimanche.
« La grande Lumière », c’est Lui. En ce monde où nous avançons comme à tâtons, en ce soir où nous avons encore été matraqués par des chiffres anxiogènes, des discours angoissants, des perspectives sinistres, en ces jours où tant et tant de nos concitoyens se demandent s’ils vont s’en sortir financièrement, s’ils vont réussir à joindre les deux bouts, si la vie vaut d’être vécue, nous sommes invités à poser un acte de confiance : Jésus est venu pour nous relever, Il est venu pour nous sauver. Ce soir, laissons-nous envahir par cette Lumière, accueillons-La au cœur de notre âme : qu’Elle resplendisse sur nous. Le courage dont nous avons besoin, la force qui nous manque, l’espérance qui nous est nécessaire, ils sont là, au creux de la crèche et sur la patène. Je crois de tout mon être que Jésus est le Sauveur du monde, que par le don de Sa vie, Il a racheté le monde, nos vies et jusqu’à nos morts. Il est venu vivre notre vie d’hommes pour nous sauver de la mort éternelle : « le joug, la barre, le bâton » vont être brisés, brûlés, réduits à néant !
Ce soir, soyons à la fois les bergers, un peu frustres, un peu patauds –c’est notre dimension de pécheurs– mais émerveillés devant cette nouvelle vie, dont nous, nous savons qu’elle est la Vie. Soyons aussi les anges porteurs de la Bonne Nouvelle. Autour de vous, beaucoup vont avoir négligé cette Messe de Noël. Nous, nous avons cette force, cette lumière cette confiance en nous. C’est pourquoi avec les anges, nous pouvons chanter : « Gloria in excelsis Deo. »
Comme les bergers, contemplons et émerveillons-nous !